Axé autour de la question très actuelle des métissages, cet ouvrage prétend montrer comment l'identité espagnole et hispono-américaine s'est construite au cours de l'histoire à travers des rencontres avec d'autres peuples, d'autres cultures.
Mêlant histoire politique, histoire sociale, histoire de la littérature et histoire de l'art et privilégiant les approches intertextuelles et intericoniques, il comprend quatorze contributions dues à d'éminents spécialistes internationalement reconnus et une interview du peintre péruvien Hetman Braun Vega qui commente six de ses tableaux les plus récents, emblématiques de la notion d'intericonicité et de la rencontre entre cultures européenne et latino-américaine.
Ce volume, le onzième de la collection des Cahiers du Groupe de Recherches Ibériques et Ibéro-américaines de l'Université de Saint-Étienne, sous la direction de Jacques Soubeyroux, prolonge la réflexion engagée dans Le Moi et l'espace (2003).
Entre 1790 et 1793, la ville de Saint-Etienne mettait en place un lotissement en damier qui allait lui permettre de passer, en un quart de siècle, du statut de bourgade aux rues tortueuses à celui d'une ville moderne avec des rues larges et des îlots rectangulaires se remplissant à un rythme fantastique.
La croissance exemplaire de cette "ville champignon" bénéficiant au XIXe siècle d'un développement minier et industriel unique par son ampleur, peut être suivi à travers un ensemble très riche de cartes et plans auxquels s'ajoutent de remarquables gravures. Depuis les dessins à la plume sur carton toile, les plans aquarelles, les lithographies, gravures, esquisses au fusain, en passant par les photographies aériennes pour arriver à l'image numérique transmise par le satellite Spot, c'est un vaste panorama des modes et techniques de représentation de la ville qui est proposé sous la forme de grandes reproductions en quadrichromie rendant compte de la beauté des couleurs, des textures, des matières de ces documents dits techniques.
En contre-point de cette représentation plane et abstraite de la ville, Jean-Louis Schoellkopf nous propose une suite de "portraits d'intérieurs" qui nous permet, cette fois, d'entrer dans l'intimité de ces appartements stéphanois dont l'espace est souvent la résultante directe de décisions d'urbanistes ou de types architecturaux bien datés. Une démarche patiente qui lui a permis d'approcher la familiarité des lieux, un processus méthodique et rigoureux qui rend possible la lecture comparative des espaces, apportent une contribution riche et sensible à la perception multiple que l'on peut avoir de l'architecture de la ville (photo ci-dessus).
Complétant ainsi une très belle série de photographies prises d'hélicoptère par Alain Fayard, c'est une vision à la fois aérienne et intimiste qui est proposée. Renouvelant plus de trois siècles après, le rêve de l'écrivain espagnol Velez de Guevara, nous pouvons, tout comme son "diable boiteux", survoler les toits et les soulever pour regarder les familles dans leurs logements.
Mouches équipées de micros enregistreurs.
Danseur de claquettes en éponge. Machines aussi compliquées qu'inutiles. Le " loufoque " caractérise plusieurs oeuvres littéraires, artistiques de la fin du XXe siècle. Elles combinent absurde et ludique, burlesque et fantaisie. Le " loufoque " est à définir et à caractériser par rapport à l' " incongru ", au " nonsense ", au " carnavalesque ". Les études réunies ici parcourent les domaines de la littérature, des arts plastiques, du cinéma, de la bande dessiné, du cirque, des albums de jeunesse, de la danse.
Les oeuvres de Jean Echenoz, Eric Chevillard, celles d'Erik Dietman, Glen Baxter, le cinéma des Monty Python et bien d'autres univers saugrenus sont parcourus. Il y est aussi question de cuisines et d'encyclopédies loufoques. Par-delà l'analyse des oeuvres singulières, l'objectif est de préciser les rapports du loufoque à la dérision sociale, au kitsch, à la pratique citationnelle, à l'univers machinique.
Certaines figures apparaissent alors de façon insistante, celles de la taxonomie monstrueuse, de la chimère, de l'ange étrange, du robot déglingué.
Il n'y a pas si longtemps, on pouvait opposer de façon schématique, et parfois polémique, le grammairien qui prescrit au linguiste qui décrit et explique.
L'approfondissement d'une problématique du " correct " et de l'" incorrect " conduit à convoquer les notions de relativité, de variation, de valeur, d'évaluation, d'opération, de subjectivité, de jeu pour non pas nier, mais mieux comprendre, de façon plus fine les notions-repères de norme, de standard, de référence. Dans la complexité de la nuance, la connaissance ; en linguistique aussi.
"Let youre ye be ye and youre naye naye" Pour dire la contradiction, la langue anglaise dispose de deux mots : " contradiction " et " contradistinction " qui déclinent, dans l'ombre d'un grand schème de dualité, l'altérité, la complémentarité, la contradiction, le contraste, la distinction, l'opposition, tout un spectre où se distribuent le continu et le discontinu...
Se comprennent en se comparant des éléments de paires qui structurent nos modes et méthodes de penser et de dire, nos énonciations et nos opérations entre logique et grammaire.
Ce livre est le catalogue de l'exposition « México, mi familia » qui a lieu du 21 septembre 2019 au 3 novembre 2019 à La Villa Hispánica - Cogny - Beaujolais Pierres Dorées - France. Ce catalogue reproduit toutes les photographies originales en noir et blanc qui seront présentées pendant l'exposition. Ces photographies sont accompagnées de textes de spécialistes de l'image, de la photographie et de la civilisation mexicaines qui permettent de mieux comprendre l'enjeu de cette exposition.
L'ouvrage est le premier catalogue d'exposition sur ce photographe. C'est une édition bilingue en français et en espagnol.
Les sciences sociales et le sans - abrisrne propose une recension complète des travaux de recherche en langue française produits depuis 30 ans en sociologie, anthropologie et histoire, traitant de cette forme extrême de l'exclusion qu'est le sansabrisme. À travers une bibliographie exhaustive à plusieurs entrées (thématique, chronologique, nominative) et un glossaire du vocabulaire scientifique de ce domaine, cet ouvrage offre un outil indispensable aux étudiants, chercheurs, travailleurs sociaux, élus, journalistes, personnes sans-abri et précaires, et toutes les personnes intéressées par les thèmes de l'exclusion, de la pauvreté et par le problème du logement.
Que la langue soit l'instrument privilégié de la manipulation est une évidence et nombreux sont les ouvrages consacrés à ce rapport. Ce livre se distingue des précédents par le fait qu'il traite de 19 manipulation selon trois axes généralement peu étudiés : manipulation et politique des langues, manipulation dans et par le discours scientifique, relations entre manipulation et séduction. L'ensemble de l'ouvrage, issu d'un colloque qui s'est tenu à Lyon en novembre 2009, se situe dans le cadre méthodologique de la linguistique du discours, cadre esquissé par les contributions liminaires de Christian Boix et Patrick Charaudeau qui visent à cerner précisément la notion.
L'appartenance des auteurs à des aires culturelles différentes (domaine germanique, domaine hispanophone) a montré que de Cuba à la RDA en passant par les Philippines, des grammaires du XVIe siècle aux manuels de conversation actuels, les stratégies manipulatoires se ressemblent et que le discours scientifique lui-même ne saurait échapper à la manipulation quand il ne se met pas à son service. La traduction systématique de tous les exemples permet l'accès des articles aux lecteurs non familiers des langues représentées.
Sociétés qui leur refusent l'éducation ? À première vue, personne ne semble plus étranger que les femmes d'Ancien Régime à la rhétorique, cet "art de persuader par la parole" révéré depuis l'Antiquité. Rien ne semble davantage réservé aux hommes, qui l'apprennent dans les collèges, à côté de la grammaire et de la logique, avant de le mettre en pratique dans l'enseignement supérieur, la justice, le conseil, professions exclusivement masculines.
Et pourtant, du XVIe siècle aux Lumières, nombreux sont les témoins qui insistent sur l'éloquence remarquable de leurs contemporaines. C'est dire si cet ouvrage collectif, le premier en français à s'intéresser à une telle problématique, repose sur une gageure apparente : y aurait-il une forme d'éloquence féminine étrangère à la rhétorique ? Y aurait-il une rhétorique apprise ailleurs que sur les bancs des universités ?
L'étrangeté des langues est liée à l'imaginaire - ou au syndrome - de Babel.
Au désir hybristique des hommes de trouver un sens en dressant une tour-ziggurat vers le ciel et de se faire un nom en créant une ville - destinée à mettre fin au nomadisme -, Dieu répond, au nom du père, par la confusion des langues, qu'il brouille, et la dispersion des hommes à la surface de toute la terre. Entre la peur du chaos et le désir d'ordre à l'oeuvre dans le mythe babélien, les langues semblent avoir conservé quelque chose de cette confusio linguarum des premiers temps et cet héritage signe leur étrangeté.
À travers un corpus francophone, anglophone et lusophone, l'ouvrage s'attache à analyser les modalités littéraires et linguistiques de la confrontation de deux langues ou plus dans des oeuvres bi-ou plurilingues. Dans une perspective à la fois diachronique et synchronique, l'ouvrage tente de recenser toute la variété de l'étrangeté produite par des langues en contact, mélangées ou inventées, et relevant de genres littéraires divers (roman de différentes époques et régions du monde, science-fiction, heroic fantasy...).