Ce livre revisite l'histoire des trente dernières années du Congo Kinshasa, la République démocratique du Congo, et des guerres successives qui s'y sont déroulées depuis et qui continuent d'ensanglanter l'Est du pays sans qu'on en parle. Un « Empire du silence » récemment dénoncé par le film du réalisateur belge Thierry Michel et par le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, qui militent pour que soit mis fin à l'impunité dont bénéficient les auteurs des crimes de guerre et crimes contre l'Humanité commis contre les réfugiés rwandais et les populations congolaises après le génocide de 1994 au Rwanda. Le président rwandais Paul Kagame n'est pas pour rien dans l'étoufferment des deux rapports de l'ONU sur ces crimes. Il est devenu l'homme lige de l'Occident dont il défend les intérêts en Afrique, et a fait de son armée une force mercenaire, comme le montre les accords passés avec Emmanuel Macron ou Boris Johson. Le livre est basé sur des témoignages des victimes et des témoins de cette histoire, parmi lesquels celui d'un des deux auteurs, Déo Namujimbo, qui a vécu au sud-Kivu les invasions rwandaises de 1996 et 1998 et a du se réfugier en France pour avoir, comme journaliste, voulu témoigner dans son pays.
Depuis 15 ans, Denis Mukwege, médecin chef à l'hôpital de Panzi (Sud Kivu), soigne gratuitement des femmes victimes de violences sexuelles. Au cours des 10 dernières années, il a ainsi prodigué des soins à plus de 30 000 femmes. Vagins détruits et âmes mortes. Le gynécologue recoud et répare. Denis Mukwege parcourt le monde pour témoigner de la souffrance de ces femmes et dénoncer les viols massifs, véritables armes de guerre. Pour son combat, il a reçu de nombreux prix, dont celui des droits de l'homme des Nations unies en 2008, le prix international Roi Baudouin, en 2011, le fameux prix Sakharoff en 2014. Il a également été nominé plusieurs fois pour le Prix Nobel de la Paix. Enfin, son combat a été mené à l'écran par Thierry Michel dans un documentaire qui tourne dans toute la francophonie.
Le colonialisme suscite aujourd'hui bon nombre de discussions dans la société. Ces débats, souvent passionnés, sont marqués par leur méconnaissance des faits et du contexte. C'est pourquoi Le Congo colonial souhaite présenter les résultats de la recherche actuelle et les connaissances scientifiques d'aujourd'hui à un large public, et développer ainsi une nouvelle vision globale de la question. À l'aide de questions concrètes, des historiens belges, mais aussi étrangers, offrent un aperçu unique sur l'histoire du colonialisme belge. Par exemple : Comment l'administration autocratique de Léopold II a-t-elle fonctionné et que savons-nous des victimes ? Combien de profits ont été réalisés au Congo et à qui ont-ils été versés ? Comment les Congolais(es) ont-t-ils vécu la colonisation ? Comment ont-ils résisté ? Quel fut l'impact du colonialisme sur la nature ? ...
Arrivé à Djibouti à 32 ans, Henry de Monfreid devient commerçant de cuir et de café, mais s'ennuie assez vite. Il achète alors un bateau et sillonne toute la mer Rouge. Grands ports, hameaux de pêcheurs, déserts, côtes sauvages... Il y fait un peu de tout, espionnage, transport de nourriture, pêche aux perles et contrebande d'armes. Ses aventures, entre bagarres et poursuites, sont une épopée flamboyante et témoignent d'un monde révolu où tout était possible. Car Monfreid est avant tout l'homme d'une seule quête, celle de la liberté.
«- Savez-vous qu'à une époque, le roi des Portugais avait décidé de s'allier avec les Anglais. Pour sceller cette alliance, il trouva judicieux d'offrir sa soeur en mariage au roi d'Angleterre. Que croyez-vous qu'il lui offrit en dot ?- Tanger ?- Parfaitement !»Le Maghreb, aussi proche qu'exotique, ne cesse d'attiser les convoitises en Europe. De la prise d'Alger en 1830 à l'instauration du protectorat français au Maroc en 1912, les puissances européennes se sont livrées à une impitoyable partie d'échecs, dont les pions sont des êtres de chair et de sang. Entourés d'espions de tout bord, les protagonistes de cette grande saga verront leurs espoirs et leurs destins malmenés.
Affirmer que, plus de 60 ans après la signature des accords d'Evian le 18 mars 1962 et leur entrée en vigueur le 19, la guerre d'Algérie suscite encore de nombreuses passions et polémiques, est un euphémisme. Mais à l'intérieur de ce conflit, un groupe d'acteurs cristallise et exacerbe plus encore les tensions, les crispations, les polémiques et le malaise. Il s'agit d'une des cinq catégories de troupes dites « supplétives », ou « auxiliaires » déployées aux côtés de l'armée française dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre : les harkis.
Or, jusqu'à présent, les études historiques consacrées aux harkis sont essentiellement restées centrées sur les questions mémorielles, et aucune n'est entrée dans les détails concrets de la réalité vécue par ces troupes supplétives.
C'est le propos de cet ouvrage, qui détaille les modalités, à la fois opérationnelles et psychologiques, de l'emploi des harkis dans la lutte contre la guérilla du FLN. L'étude de l'ensemble des dossiers nominatifs des harkis décédés en service commandé durant les opérations de maintien de l'ordre, fonds jusqu'alors non étudié, a permis de réaliser une première approche plus concrète de cette réalité, ouvrant la voie à de multiples pistes historiques.
Neuf récits composent La frontière des oubliés et retracent le parcours de l'écrivaine, depuis sa fuite, enfant, de la frontière afghane pour se bâtir une vie à Téhéran. Dans chacune de ces vignettes de vie qui se font écho, elle brosse le portrait de ses compatriotes exilés, des «frontaliers», souvent des femmes, qui portent tous des traces de la guerre, des plaies profondes marquées par des balles invisibles. À chaque rencontre, elle s'interroge sur la violence, l'exil et l'identité. En s'imprégnant de son propre vécu, Aliyeh Ataei embrasse ici plus largement le sort de tous ceux qui ont hérité des «chromosomes-douleurs», se faisant l'écho de leurs voix si peu audibles.La frontière des oubliés nous fait découvrir une nouvelle plume puissante venue d'Iran. De son style clair et tranchant, Aliyeh Ataei dévoile des vérités qui secouent, et bouleversent.
Berceau des trois monothéismes, terre de conflits confessionnels et d'obsessions identitaires, le Moyen-Orient tend à déchaîner les passions, quand il ne suscite pas la résignation devant la répétition du malheur. Pour désamorcer une telle charge symbolique, Jean-Pierre Filiu adopte une démarche résolument laïque, éclairant d'un jour nouveau un millénaire et demi d'histoire de la région, à partir de la fondation, en 395, de l'Empire romain d'Orient.
Première synthèse sur une aussi longue durée de l'histoire de ce « milieu des mondes », ce livre éclaire le cynisme avec lequel dictateurs et jihadistes défigurent le passé pour légitimer leur barbarie. Il vise à rendre directement accessibles l'héritage et les enjeux du Moyen-Orient. Il se conclut par une analyse de la place et des ambitions de la France dans cette région. Car cette histoire est également la nôtre, aujourd'hui peut-être plus que jamais.
Jean-Pierre Filiu
Yacoub, un homme d'affaires koweïtien extrêmement riche, consacre tout son temps à la gestion de ses nombreuses entreprises, au détriment de sa femme Sheikha, aimante et frustrée, qui comble le vide de son existence par une consommation effrénée. Un de leurs quatre enfants, Ahmed, tombé dans les rets d'un prédicateur islamiste, a tourné le dos à sa famille pour s'engager en Syrie dans une organisation djihadiste. Alors que Yacoub est tourmenté par les choix et le sort de son fils, il se retrouve irrémédiablement attiré par une jeune femme iranienne qui travaille pour lui. Entretemps, Ahmed est kidnappé par un groupe terroriste rival qui réclame à son père une rançon colossale...
Les femmes iraniennes ont été des actrices importantes de la révolution de 1979. Ce rôle de sujet de l'histoire se vérifie encore malgré l'établissement d'un régime qui les relègue en deuxième zone. En dépit de toutes les restrictions dont elles font l'objet, elles ont certainement une place à part par leur niveau d'études exceptionnellement élevé ou leur taux de fécondité particulièrement bas. Finalement, les mécanismes de résistance et d'affirmation de soi qu'elles ont mis en place sont très élaborés au point que beaucoup d'observateurs les considèrent comme les actrices futures des changements en Iran.
Le coût de la vie est aujourd'hui un problème central pour des milliards d'individus à travers le monde. Alors que l'inflation atteint des niveaux importants, nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à subvenir aux besoins qu'ils jugent essentiels. Mais une telle situation engendre-t-elle nécessairement la colère ? Il ne suffit pas à un problème d'exister pour être considéré comme injuste, ni à une injustice d'être ressentie pour amener à la révolte.Ce livre raconte comment la vie chère est devenue l'un des principaux terreaux de la colère en Afrique. Revenant sur l'histoire d'une grande partie du continent, Vincent Bonnecase analyse la manière dont la contestation de l'ordre social s'est cristallisée dans de nombreux pays autour de la question des prix. Il s'intéresse aux représentations que les populations les plus modestes se font de l'économie : le prix ne découlerait-il pas de décisions prises par de vraies personnes plutôt que d'un marché inaccessible auquel on ne peut rien ?Alors que les signes de colère face à l'augmentation des prix se multiplient au-delà du continent africain, il est plus que jamais nécessaire de décentrer notre regard. Et si l'Afrique avait beaucoup à nous dire, non seulement sur elle-même, mais aussi sur l'Europe et la place grandissante que peuvent y prendre les prix dans les sentiments d'injustice et la révolte sociale ?
En 1842, des archéologues français entament des fouilles aux environs de Mossoul pour retrouver Ninive, la célèbre ville biblique. L'entreprise est couronnée de succès : ils exhument des palais anciens et de nombreuses inscriptions en écriture « cunéiforme ». Il faut alors des années de recherches et tout le génie de savants comme Jules Oppert (1825-1905) pour déchiffrer ces inscriptions et comprendre la langue sémitique dans laquelle elles sont écrites : l'assyrien.
Ces découvertes font la une de l'actualité scientifique et déclenchent même de vives polémiques, par exemple lorsqu'il faut admettre que les caractères cunéiformes ont été créés pour noter une langue non sémitique, le sumérien. Sans parler du séisme provoqué par la mise au jour d'une version assyrienne du récit du Déluge, antérieure à la Bible !
Rappelant le contexte de concurrence internationale acharnée (notamment entre Anglais, Allemands et Français) et les avaries techniques liées aux conditions rudimentaires de ces explorations lointaines, l'ouvrage de Dominique Charpin raconte la naissance et le développement d'une discipline, l'assyriologie. Il montre les savants au travail, au gré des inflexions de la recherche sur le terrain, de l'évolution du contexte politique et des techniques.
Bouleversée par le témoignage d'une prostituée nigériane, la journaliste Serena Monnier se rend à Lagos pour enquêter. Guidée par les militantes de Free Queens, une ONG qui lutte pour le droit des femmes, Serena découvre vite l'ampleur effarante des réseaux criminels qui prospèrent grâce à la prostitution. Pire, que des multinationales en font, au vu et au su de tous, une arme commerciale particulièrement efficace.Si Leur âme au diable dénonçait les pratiques amorales des fabricants de tabac, Free Queens, le nouveau formidable thriller politique de Marin Ledun, s'intéresse à un industriel de la bière qui vend le corps des femmes pour mieux écouler ses produits. Mais cette fois, au cynisme capitaliste et à la corruption politique, l'auteur oppose l'incroyable courage de femmes unies pour défendre leurs droits et prêtes à tout pour se faire respecter.
La sharia bientôt à Bamako ou à Ouagadougou ? Pas si incroyable. En vingt ans, l'Afrique est devenue le terreau fertile de l'idéologie islamiste. Cet essai inédit explique les facteurs de l'expansion réussie des groupes djihadistes et ses conséquences dramatiques pour les populations.
Après avoir prospéré au Moyen-Orient et dix ans après Serval - l'intervention militaire française au Mali -, les groupes djihadistes ont désormais étendu dangereusement leur influence sur le continent africain. L'implosion de la Libye, le renversement du régime de Ben Ali en Tunisie, la chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso et le retrait français après l'arrivée des milices russes Wagner leur ont offert des opportunités inespérées. Ces groupes occupent désormais des zones entières au Mali, au Tchad, au Burkina Faso, au Niger, jusqu'au golfe de Guinée.Fort de son expérience sur le terrain, Luis Martinez nous explique comment l'une des régions les plus peuplées et les plus jeunes de la planète est devenue la proie de l'islam radical. Profitant des nombreuses failles intérieures économiques, démographiques et politiques, les djihadistes offrent des solutions aux communautés locales, pauvres à l'extrême, en capitalisant sur un profond ressentiment post-colonial et l'abandon de la part d'élites corrompues et indifférentes à leur sort. Il y a urgence à restaurer des États capables de sécurité et de stabilité. Cet immense défi nous concerne tous.
Forgée au début du XXe siècle et initialement liée aux intérêts britanniques dans le golfe Persique et au voisinage de l'Inde, l'expression « Moyen-Orient » a des définitions fluctuantes. Ce livre traite d'un espace allant de l'Égypte à l'Iran et de la mer Noire à l'océan Indien, et inclut occasionnellement le Maghreb. Il souligne l'unité de la région, qui tient à l'héritage des Empires ottoman et qajar et à l'ancienneté dela présence de l'islam.
Son ambition est double : sortir des études sectorielles par aire linguistique ou État pour étudier le Moyen-Orient comme un ensemble ; dans un cadre chronologique dicté par la politique, les relations internationales et, bien souvent, la violence des guerres et des conflits, faire vivre les populations sur les plans culturel, religieux, social et économique.