Tout ce qui relève du champ lexical de l'employeur, du patron, du « management » ou du salariat est considéré comme libéral, apparenté à des valeurs de droite. Ce comportement est typique du patron de gauche : en rejetant ces mots, celui-ci se prive de - ou plutôt s'épargne - toute réflexion sur le sujet. L'expression « patron de gauche » souligne à elle seule le paradoxe de la situation : dans la pratique, « patron » ; dans le discours, « de gauche ».
Né en 1993, diplômé de Sciences-Po, Arthur Brault Moreau a fait l'amère expérience du patronat de gauche dès sa première embauche. Forcé de constater que ce positionnement politique ne garantissait en rien le respect du droit du travail, il a mené une enquête auprès d'environ 70 personnes, dont beaucoup de salarié·es et quelques employeurs. Guide de développement collectif plus que personnel, ce manuel fournit des outils concrets pour comprendre et combattre ces patrons qui ne disent pas leur nom.
Au cours des dix dernières années, une innovation technologique a bouleversé la finance mondiale : la monnaie électronique.
Parce qu'elle peut être utilisée de manière anonyme par les évadés fiscaux comme par les mafias, par les vendeurs d'armes, comme par les trafiquants de drogue ou d'art, la cryptomonnaie permet le développement sans précédent d'une économie parallèle privée échappant à tout contrôle, et qui pourrait remettre en cause l'existence même des politiques monétaires des états. Les conséquence seraient incalculables.
Une fois de plus, David Graeber bouleverse un élément central de la mythologie néo-libérale : la notion de valeur. Le célèbre pourfendeur du capitalisme réexamine ici un siècle de pensée anthropologique et insuffle une vie nouvelle aux textes classiques sur la valeur et l'échange. Le style vif de Graeber nous entraîne sans effort au coeur de la question qui le préoccupe : est-il possible de proposer une mesure de la valeur commune à toutes les cultures ?
Après L'Homme nu, la nouvelle enquête de Marc Dugain et Christophe Labbé sur nos comportements de demain. Ces dernières années ont bouleversé nos vies quotidiennes. Ce bouleversement, qui profite formidablement aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), sera durable?: autant l'analyser et le comprendre le mieux possible. C'est le pari de Marc Dugain et de Christophe Labbé dans ce nouveau livre, qui se concentre sur ce virage de civilisation pour mieux dessiner la société du futur. Une société où tout sera fait pour éviter les contacts?; où chacun, faute de se confronter véritablement à l'altérité, risque de s'enfoncer dans une solitude délirante, au beau milieu du métavers... Télétravail, objets connectés, voitures autonomes, applications de rencontres, paiement sans contact, données personnelles livrées à qui accepte de payer ces data?: quel sera l'impact de cette numérisation massive de nos activités quotidiennes?? À mi-?chemin entre journalisme et narration littéraire, Marc Dugain et Christophe Labbé portent leur regard sur l'avancée inexorable de ces phénomènes, au point que les politiques se dispensent bien de les évoquer dans leurs programmes. Est-il vraiment trop tard?? Resterons-nous humains si plus rien ne nous touche??
La majorité des acteurs de l'économie solidaire sont rassemblés ici pour éclairer, avec une multiplicité de focales, les enjeux sociétaux touchant un large public de citoyens impliqués pour préparer l'avenir au-delà de l'Hexagone, en Europe et dans le monde entier.
À l'occasion du 20e anniversaire du Mouvement pour l'économie solidaire, cet ouvrage propose à la fois une analyse du développement de l'économie solidaire et un large éventail des formes qui se sont inventées depuis plus de cinquante ans et inscrites dans le paysage socio-économique en France, mais aussi en Europe et dans le monde. Dans une vision débarrassée des clichés qui sont souvent associés à cette économie (économie pour les pauvres, de la réparation, des marges, etc.), il présente une version revisitée de son histoire, des mises en perspective sociopolitiques, un large panorama de la créativité des acteurs du mouvement, de la vitalité des réseaux dans la circulation des idées et des méthodes en renouvellement constant. Sont mises en lumière les fécondations croisées entre innovations techniques et socio-économiques, entre cercles d'acteurs et de chercheurs, entre porteurs de projets et élus territoriaux à la recherche de nouvelles formes d'intervention économique plus proches des territoires, non délocalisables et écologiquement responsables. Les auteurs sont tous immergés dans une pratique quotidienne au sein de divers champs d'activité (agroécologie, énergie, transport, habitat, éducation, numérique, etc.) et pour la première fois exposent le meilleur de leur longue expérience dans un ouvrage choral.
D'où viennent les inégalités et pourquoi perdurent-elles ? Pour répondre à ces questions, le livre propose une version accessible à tous du best-seller de Thomas Piketty, Capital et Idéologie.
Dans cette grande enquête historique, parfois teintée d'humour, Claire Alet et Benjamin Adam ont conçu une saga familiale. Jules, le personnage principal, né à la fin du XIXe siècle, incarne le rentier, figure privilégiée d'une société hyper inégalitaire où la propriété est sacralisée. Lui, sa famille et son entourage vont vivre l'évolution des richesses et des modèles sociaux. Huit générations se succèdent ainsi, traversant toutes les époques. Jusqu'à Léa, jeune femme contemporaine qui va découvrir le secret de famille à l'origine de leur patrimoine. La « petite histoire » de cette famille rejoint alors la « grande histoire ».
Diplo^me´e de Sciences-Po, Claire Alet, 44 ans, a travaillé comme journaliste à Alternatives Economiques pendant une dizaine d'années, avant d'en devenir rédactrice en chef adjointe de 2014 a` 2019. Elle a par ailleurs développé une activité d'autrice de films documentaires pour Arte et dirige depuis janvier 2022 une collection de littérature du réel chez Bayard.
Benjamin Adam né en 1983, est un auteur de bande dessinée et illustrateur jeunesse français. Il est diplômé de l'atelier d'illustration des Arts décoratifs de Strasbourg, et travaille régulièrement pour l'édition et la presse. Derniers ouvrages parus: Joker, La Pastèque, 2015 (scénario et dessin) et Soon, Dargaud, 2019 (coscénario avec Thomas Cadène et dessin).
L'évasion fiscale pratiquée par les GAFAM et autres multinationales, la fraude fiscale exercée à une grande échelle, la corruption de nombreux dirigeants et chefs d'État, l'argent collecté par les mafias et trafiquants de drogue ont un point commun : ils empruntent les mêmes circuits et ont recours aux paradis fiscaux complaisants. Renaud Van Ruymbeke, a été pendant près de vingt ans juge d'instruction spécialisé au pôle financier du tribunal de Paris. Il nous entraîne par cette enquête dans les arcanes du monde opaque des paradis fiscaux.
Aride, l'économie ? Lugubre ? Technique ? Jargonneuse ? Depuis 2010, « On n'arrête pas l'éco », le magazine économique de France Inter, diffusé tous les samedis et animé par Alexandra Bensaid, prouve le contraire. L'émission explique au plus grand nombre les changements du quotidien et met en lumière les tendances et les phénomènes silencieux de l'économie. Un cocktail savamment dosé entre reportages de terrain, débats mordants, ouverture sur l'étranger, questions sur les droits des salariés et grandes interviews d'économistes, de penseurs et de décideurs, qu'ils soient ministres, PDG, syndicalistes, directeurs d'institutions ou start-uppers.
Avec son équipe, Valentin Pérez, Christian Chavagneux, Sandrine Foulon et Marc Vignaud, Alexandra Bensaid prolonge son émission à travers cet ouvrage illustré, qui se veut tout aussi complet, vif et pédagogique. Au travers de chiffres-clés, de mots-repères, d'arguments et de réponses à nos interrogations quotidiennes, ce livre a pour ambition d'aider à comprendre l'économie, comme on la vit et comme on la veut. Du monde du travail au poids des GAFAM, des inégalités sociales à la montée en puissance de la Chine ou aux enjeux écologiques. Puisque l'économie ne s'arrête jamais, il n'est jamais trop tard pour se l'approprier !
Que doit-on aux autres, et que nous doivent-ils ? Le crédit rythme notre quotidien d'obligations chiffrées et d'échéances précises. Vivre aujourd'hui implique donc de faire ses comptes dans une société disciplinée, prévisible, en un mot : conservatrice. Rien ne doit changer pour que les dettes soient honorées. « L'argent magique n'existe pas », résuma un jour un président de la République. Mais parfois, rien n'arrive comme prévu, et le conservatisme financier devient intenable. Il suffit d'une pandémie ou une guerre pour bouleverser nos obligations financières. À coup d'argent magique, les banques centrales rachètent les dettes fragiles, publiques et privées ; des travailleurs sont payés pour vivre sans travailler ; les finances d'un État paria sont soudainement invalidées. Est-il donc possible de réviser nos obligations, supposées la veille inflexibles ? Peut-on éviter le pire d'un « retour à la normale », celle de sociétés structurellement figées face aux tragédies de notre temps comme la catastrophe climatique ?
Credo et crédit ne font pas bon ménage.
Nécessaire au développement mais symbole d'une mondialisation non maîtrisée, l'industrie financière est devenue aussi complexe que scandaleuse. Sans parole forte qui puisse en inspirer les acteurs, qu'ils soient responsables d'entreprises, opérateurs des marchés ou régulateurs, la part sombre de la finance échappera à tout contrôle.
Certes, le christianisme porte une telle parole, inspirée des textes saints, véhiculée par les Pères de l'Église, les conciles, les ordres religieux, souvent à rebours des pratiques financières courantes. Mais l'Église catholique a tardé à intégrer dans sa doctrine sociale un discours normatif sur les questions financières : la publication d'Oeconomicae et pecuniariae quaestiones, signé en première main de la Congrégation pour la doctrine de la foi, date de 2018.
Dans cet essai bref et pertinent, Frédéric Lobez retrace la longue histoire de l'Église et de l'usure et analyse la position actuelle du Vatican sur la finance. Articulant foi et raison, cherchant à discerner qui des institutions du capitalisme ou des capitalistes est comptable des erreurs de la finance, il interroge les principes structurants de la pensée sociale catholique : comment l'Église peut-elle tenir un discours cohérent sur la finance ?
Depuis les années 1980, la spéculation a envahi la sphère financière, puis l'économie réelle et enfin la société tout entière. Elle a bouleversé le travail, la consommation, les entreprises, les mentalités, mais aussi notre vie quotidienne et notre manière de nous situer dans une société à la fois fébrile et fataliste. Bien que les dettes financières, sociales et environnementales se soient creusées de manière vertigineuse, l'esprit de ce nouveau capitalisme a affirmé que notre avenir sera si riche que nous n'avons pas à nous en soucier : elles seront effacées par les performances technologiques que nous promet l'avenir. Rebondissant après chaque crise depuis un demi-siècle, le capitalisme spéculatif a pris la forme de la financiarisation, puis de la digitalisation. La crise de la Covid-19 prépare-t-elle une nouvelle mue ou marque-t-elle un coup d'arrêt à son expansion insouciante ?
Voici l'édition revue et augmentée d'un ouvrage qui se lit comme le roman de l'économie contemporaine raconté par un des meilleurs spécialistes du lien entre les entreprises et la société.
Nous assistons à la fin de la mondialisation triomphante. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine marquent le grand retour des frontières. Cette conjoncture invite à se pencher sur les dérives de la mondialisation. Celle-ci a souvent été mal comprise. Son trait dominant n'est pas l'allongement des distances, mais la déterritorialisation : multinationales et ultra-riches ont pu se soustraire aux réglementations et s'abstenir de toute contribution au bien commun. Face à cette mobilité incivique, il est urgent d'inventer une nouvelle forme de souveraineté, fondée sur un protectionnisme social et environnemental. Le temps de la démondialisation est arrivé.
Guillaume Vuillemey est professeur de finance à HEC Paris, spécialiste de l'histoire économique et de la responsabilité des entreprises.
Après l'ère du « progrès », place à l'âge de la résilience. Partant du constat que la Terre a été mise à mal par l'activité humaine au cours des derniers siècles, Jeremy Rifkin, essayiste renommé et auteur de très nombreux livres traduits en plus de 35 langues, invite à repenser la place de l'espèce humaine sur la planète. Dans ce livre, il dessine des manières pour les hommes de renouer des liens avec la nature qui les entoure et leur propre nature. Il appelle à faire grandir notre capacité de résilience pour imaginer des relations biophiles, qui traversent et dépassent les frontières administratives pour répondre au plus près aux transformations environnementales provoquées par le réchauffement climatique.
Guerre de l'information, espionnage économique, cyberattaques, guerres hybrides, démantèlement industriel, déstabilisations financières... Les entreprises françaises sont devenues des cibles.
Guerre économique est le premier ouvrage annuel qui décrypte en temps réel les guerres de l'ombre qui mettent en danger notre économie...
Qui menace les intérêts français ? Pas toujours ceux que l'on croit :
- des adversaires mais aussi des alliés : États-Unis, Chine, Russie, Allemagne...
- des mafias.
- des fonds d'investissement.
- des GAFAM.
... et même d'anciens hauts responsables français.
Voici une publication de l'École de guerre économique, pionnière sur le sujet depuis 1997, par son centre de recherche 451 composé :
- d'experts reconnus sur le sujet : Christian Harbulot, Ali Laïdi, Nicolas Moinet.
- de professionnels de l'intelligence économique.
- d'un philosophe (Dany-Robert Dufour), un ex-espion (Maxime Renahy), des journalistes et des historiens.
L'économie est désormais au coeur du débat politique, au point que les deux domaines se confondent presque. « Comment financez-vous cette mesure ? » ; « Laisserez-vous filer la dette ? » ; « Cette proposition est-elle crédible dans le cadre européen ? » : telles sont quelques-unes des questions qui résonnent sur les plateaux de télévision, à la radio, dans la presse ou sur les réseaux. Mais, avec ses chiffres, ses statistiques et ses théories parfois abstraites, l'économie intimide. De sorte que certains n'osent se prononcer sur ces sujets - et renoncent par là même à se forger une opinion sur des pans entiers de la vie publique.
Quoi de mieux pour y remédier qu'un dictionnaire ? Entrée par entrée, notion par notion, le lecteur pourra progressivement s'y réapproprier les termes d'un débat trop souvent confisqué.
A contre-courant de la pensée dominante, l'auteur y livre ses analyses. Libre à chacun d'y adhérer ou pas. L'essentiel est de relancer la réflexion, voire la controverse, et de permettre à toutes et tous d'y prendre part.
De « Déficit public » à « Planification écologique » en passant par « Homme déconstruit » ou « Argent magique », avec la gravité qui s'impose mais non sans une pointe d'ironie, ce livre offre un tour d'horizon de nombreuses problématiques cruciales pour notre présent et notre avenir.
Un dictionnaire en forme d'acte citoyen.
Plus de cent ans après la séparation de l'Église et de l'État, ce livre se propose de faire le point sur la réalité du patrimoine immobilier du clergé en France et met en scène un panel d'acteurs étonnant : diocèses, congrégations religieuses, agents immobiliers, bailleurs sociaux, municipalités, évêchés, particuliers.
Chacun défend ses intérêts, qu'ils soient bassement matériels ou éminemment spirituels, ou les deux à la fois. Monde souterrain, discret, invisible : les biens de l'Église n'ont jamais suscité autant de fantasmes et de convoitises.
On parle ici de plus de 100 000 édifices, dont la plupart sont classés monuments historiques, ce qui autorise les acquéreurs à procéder à des opérations de défiscalisation généreuses. Le vieillissement des soeurs en « activité » et l'effondrement des vocations désertifient les bâtiments ecclésiastiques. Les nouvelles communautés, elles, sont gérées comme des entreprises par des économes parfaitement à l'aise avec le monde entrepreneurial, et qui excellent dans les transactions immobilières juteuses.
Inédite, cette enquête vaut par la richesse et le pittoresque des anecdotes et des témoignages ainsi que par l'évaluation chiffrée, pour la première fois, de l'importance du phénomène.
« Où suis-je chez moi ? » Les foyers d'Amartya Sen sont multiples : Dacca, la capitale du Bangladesh actuel, Santiniketan, la petite ville universitaire où il a été élevé avec ses grands-parents, Calcutta où il s'est initié à l'économie et s'est frotté au militantisme étudiant, mais aussi Trinity College, à Cambridge, où il est arrivé à l'âge de 19 ans.
Amartya Sen recrée avec brio l'atmosphère de chacun de ces lieux. Au coeur de sa formation se trouvent l'école de Santiniketan, formidable lieu de libération intellectuelle fondé par le poète et écrivain Rabindranath Tagore (à qui il doit son prénom), et les intenses débats auxquels il participe dans le café de College Street, à Calcutta. À Cambridge, il fréquente les plus grands économistes et philosophes de l'époque, notamment le penseur marxiste Piero Sraffa, qui l'introduit à la pensée de Wittgenstein.
Ses mémoires montrent comment ces expériences ont façonné les idées et l'oeuvre d'Amartya Sen sur l'économie, la philosophie, l'identité, les famines, les inégalités de genre, le choix social et la puissance du débat public. Il se nourrit des plus grands penseurs : d'Ashoka, au iiie siècle avant notre ère, à David Hume, Adam Smith, Karl Marx, John Maynard Keynes, Maurice Dobb, Kenneth Arrow et Eric Hobsbawm. Il souligne l'importance de s'ouvrir au monde, de savoir faire preuve de compassion et de compréhension au-delà des époques et des frontières, et de considérer que le monde est notre maison.
Si Marx et Engels se sont particulièrement intéressés à caractériser le mode de production capitaliste dans lequel ils vivaient et qu´ils combattaient, leur oeuvre témoigne d´une attention croissante au fonctionnement des sociétés pré-capitalistes. Ce recueil, publié en 1973 par le Centre d´études et de recherches marxistes, paraît dans édition augmentée : aux textes de Marx, Engels ou Lénine et à la célèbre introduction de Maurice Godelier, s´ajoutent des réflexions postérieures de l´anthropologue sur ces questions. Ce volume permet de repenser toute une série d´affirmations mécanistes sur le développement économique, social et idéologique des sociétés de classes, à travers de nouveaux concepts (certains redécouverts chez Marx) : mode de production asiatique, transition, formations économiques et sociales...
«Le Travail» est au programme des Prépas scientifiques de 2022-2023, ce texte constitue une parfaite introduction à la pensée de Marx.
Premier chapitre du «Capital», ce texte explore un concept au coeur de notre société de consommation contemporaine. Ce chapitre parut en France en 1872, aux prix de dix centimes. Ainsi publié sous forme de petits fascicules, en livraisons périodiques, «Le Capital», oeuvre immense mais chère, «sera plus accessible à la classe ouvrière, et pour moi, déclare Marx à son éditeur français, cette considération l'emporte sur toute autre». Il se trouve en outre que «La Marchandise» contient l'une des trouvailles les plus importantes du «Capital», plus que jamais d'actualité dans ce monde où tout est devenu marchandise.
En 2020, Emmanuel Macron proposait à Jean Tirole et Olivier Blanchard de constituer une commission indépendante pour plancher sur les défis du futur. Cette commission internationale de vingt-quatre éminents économistes produisit un rapport portant sur trois défis structurels pour l'économie mondiale : le changement climatique, les inégalités et l'évolution démographique. Ces défis sont existentiels mais leur horizon temporel - leurs effets immédiats sont beaucoup plus faibles que leurs effets à long terme - invite à la procrastination. Pourtant, des solutions existent, même si elles sont parfois coûteuses ou difficles à mettre en place. Cet ouvrage, destiné à un très large public, est un résumé des conclusions de cette commission. Elles nous concernent tous. Au-delà de la stricte rationalité économique, la commission s'est attachée à prendre en compte les perceptions de la population car sans acceptabilité politique, une réforme, même souhaitable, est promise à l'échec. Pour chacun de ces trois défis, la commission recommande donc non pas une réforme isolée, mais un ensemble de réformes, complémentaires et multidimensionnelles. Il est urgence de penser le long terme.
Sur fond de haines, de violences, d'inégalités sociales et de dérèglements écologiques, la démocratie paraît menacée.
Face à ce risque, la théorie critique (de l'école de Francfort à Bourdieu) reste indispensable pour alerter sur l'ampleur des aliénations et des dominations. Mais elle ne suffit plus. D'autres approches sont à mobiliser.
Bruno Frère et Jean-Louis Laville les identifient et soulignent notamment l'apport des pragmatismes et des épistémologies du Sud. Croisant ces analyses, ils concentrent leur attention sur des combats de plus en plus présents (zapatisme, zones à défendre, mobilisation pour le climat, défense des libertés associatives, écoféminisme...) et des résistances encore trop souvent invisibles (circuits courts, communs, économie solidaire...).
Les auteurs montrent ainsi que, par-delà les dangers, la démocratie se réinvente déjà, y compris en tissant de nouveaux liens entre humains et non humains, entre acteurs et chercheurs.
Parce qu'il conjugue une synthèse originale des travaux les plus marquants du XXe siècle avec l'examen d'expériences foisonnantes, cet ouvrage formule les bases d'une nouvelle théorie critique et d'une conception renouvelée de l'émancipation. En ce sens, il est force de propositions pour celles et ceux qui ne se satisfont ni de l'immobilisme ni du catastrophisme.
Amusez-vous à lancer une discussion sur l'héritage dans un dîner. Avancez l'argument qu'une véritable société d'héritiers, presque une caste !, domine notre pays, et qu'ainsi, la méritocratie recule. Ajoutez qu'en France, il faut être sans enfant pour disposer librement des biens que l'on veut transmettre. Insi-nuez qu'on peut tout de même changer entièrement notre fiscalité, si tant est qu'on veuille réduire les inégalités... La discussion risque alors de tourner à l'empoignade, en créant deux camps irréconciliables : ceux qui ont déjà hérité ou qui ont l'espoir d'hériter un jour, et ceux qui savent qu'ils n'auront rien... Un Français sur deux tout de même ! Heureusement, l'élection présidentielle a ouvert une fenêtre pour re-penser totalement notre vieille conception de l'héritage. Cette réforme si nécessaire, tous les politiques la promettent soudain ! Et tous les Français la réclament enfin !
Parfait : l'heure est venue de passer à l'action.
C'est l'histoire d'un banquier qui veut tout dépenser.
Au début des années 90, le jeune Bataille arrête la philosophie pour s'inscrire dans une école de commerce et décroche son premier poste à Béthune, dans la succursale de la Banque de France.
Dans cette ville où la fermeture des mines et les ravages du néolibéralisme ont installé un paysage de crise, la vie du Trésorier-payeur devient une aventure passionnée : protégé par le directeur de la banque, Charles Dereine, il défend les surendettés, découvre le vertige sexuel avec Annabelle, une libraire rimbaldienne, s'engage dans la confrérie des Charitables, collabore avec Emmaüs et rencontre l'amour de sa vie, la dentiste Lilya Mizaki.
Comment être anarchiste et travailler dans une banque ? Peut-on tout donner ? Yannick Haenel raconte comment il est possible, par la charité et l'érotisme, de résister de l'intérieur au monde du calcul.
Démissions en chaîne, refus des bullshit jobs, méfiance vis-à-vis des grandes entreprises, préférence pour le télétravail, réhabilitation des activités manuelles, réorientations en milieu de carrière : les questionnements sur le sens du travail n'ont jamais été aussi nombreux. La pandémie a provoqué un débat sur les travailleurs « essentiels », qui sont pourtant moins payés et considérés que les « premiers de cordée ». Quant à la crise écologique, elle impose de réorienter nos emplois. À l'heure où le management par les chiffres a envahi le secteur privé comme la fonction publique, il est crucial de s'interroger sur le contenu et la finalité de nos activités professionnelles. Il fut un temps où l'on cherchait avant tout à occuper un emploi. Aujourd'hui, il se pourrait bien que la priorité soit donnée au sens du travail. C'est là que se produit actuellement une révolution, guidée par les nouvelles exigences sociales et les défis écologiques.